9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 04:46

Chris Heront, le plus canadien des SimRacers français, est un excellent pilote virtuel. Il participe, toujours aux avants postes, à des championnats très relevés. 

 

Chris fait partie de ces SimRacers que j'adore croiser sur le tarmac virtuel. Je n'ai jamais eu cette chance de pouvoir le rencontrer en réel (la distance n'aide pas) mais j'ai furtivement été dans son équipe virtuelle (en championnat de France F3 à la FFSCA), j'ai donc eu le plaisir de rouler avec lui (furtivement aussi car il est rapide le bougre...).

 

Chris est un authentique passionné, décalage horaire oblige, c'est pendant sa pause déjeuner qu'il court avec nous qui en sommes déjà arrivés au soir.

 

Parfois surnommé le Caribou Volant, il ne manque pas une occasion de passer au réel, comme vous pourrez le constater.

 

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Dim : Bonjour Chris, pourrais-tu te présenter et nous dire ce que tu fais dans cette contrée lointaine qu'est le Canada ?

Chris : En 2003 j’ai quitté la Bretagne pour rejoindre ma copine à Montréal qui y est depuis 2001. Elle ne voulait plus revenir en France et j’ai vitecompris pourquoi…
Je travaille pour une grosse compagnie électrique à Montréal comme électricien de construction.
Depuis 2010, je me passionne pour le marché des devises (forex exchange). C’est mon deuxième « travail » qui deviendra le premier dans quelques années, je l’espère.
 

IMG00030-20110820-1139Dim : D'où te vient la passion pour le sport automobile ?

Chris : Dès que j’ai appris à faire du vélo, j’ai tout de suite adoré la vitesse. En grandissant, les moteurs sont venus se greffer aux 2 roues puis aux 4 roues. J’avais toujours cette envie de chercher la limite de tout ce qui possède des roues. Ça finissait parfois mal mais ça ne cassait pas cette passion de la vitesse. À 12 ans, j’ai découvert les jeux vidéo. À 14 ans, c’était la mobylette, les sports de glisse et la F1 à la TV avec la guerre entre Prost et Senna en 89 et l’arrivée de Jean Alesi…

Dim : Comment as-tu découvert la simulation automobile ?

Chris : Un de mes copains d’enfance a acheté un ordinateur amiga quand j’avais 11 ans. Il a acheté le jeu Vroom et on a passé des heures et même des journées sur ce jeu. C’était la piqûre.

Dim : Et la simulation en ligne, comment est-elle entrée dans ta vie ?

Chris : En 2003, je participais à un championnat de F1 offline. Le jeu ne permettait pas de faire de course online. On avait une semaine pour faire notre course offline, il fallait ensuite télécharger le fichier de la course sur le site. À la fin de la semaine, on découvrait le classement final.
Ca faisait deux ans que je faisais ce genre de championnat. J’avais fait le tour et c’était devenu trop frustrant de se battre toujours contre des I.A.
J’ai fais des recherches pour trouver des courses online et je suis tombé sur la FFSCA et les courses sur le jeu GTR. Assez chaotique au début, il y avait des lags de fou avec 10 pilotes en piste.

Dim : Quel est ton matériel (PC, volant, cockpit, etc.) ?

Chris : Un Pc Intel Core Quad 6600, 2.4 GhZ, 6 GO de ram avec une ATI 4850, volant G25.

Dim : Comment pourrais-tu définir ton style de pilotage, ton comportement en peloton ?

Chris : J’ai un style assez coulé et constant en course. Mais mon pilotage peut être complètement différent d’une course à l’autre. Je peux être très rapide et constant pendant une course et être très gaffeur la course d’après. Et comme je m’énerve assez vite, quand je fais une faute, ça en appelle généralement d’autres et ça se finit mal.
Mon comportement en peloton est un peu agressif. Quand je sais que le pilote derrière n’est pas beaucoup plus rapide, je ferme les portes quand il le faut. Mais je sais aussi m’incliner face à un pilote plus rapide. Certains devraient faire de même. J’ai toujours dit qu’il valait mieux laisser passer un pilote nettement plus rapide que de faire perdre du temps à l’autre et à soi-même en fermant les portes inutilement et en risquant l’accrochage. Inévitablement, le pilote très rapide finira toujours par passer.

Dim : Comment abordes-tu la préparation d'une course : la recherche de performance, de régularité ?

Chris : Avec l’expérience, il me faut moins de 15 tours chronos pour m’approcher à moins de 2 secondes de mon futur temps le plus rapide. Les 40 tours suivants servent à améliorer les trajectoires et le setup. C’est environ le nombre de tours d’essai que je fais avant une course. Quand j’ai le temps, j’ajoute une vingtaine de tours.

Dim : Et les réglages ?

Chris : Parfois, je fais mes propres setups mais, la plupart du temps, je taxe les setups de quelqu’un d’autre et ils sont très souvent efficaces pour mon pilotage.
Je fais de plus en plus souvent mes propres setups, mais ça prend du temps et c’est ce qui me manque.

Dim : Dans quels championnats cours-tu en 2011 ?

Chris: Gt1 avant l’été. Avec Richard, on a gagné le championnat par équipe et je termine 3è au classement pilote derrière Stéphane Pras et Richard Bouchot.
Après l’été, 2 courses de GT3 où j’ai été assez minable et 2 courses de F1. Je ne pense pas que je ferai d’autres courses de F1, c’est trop exigeant pour les yeux. De plus, après 1h30 sans répit, j’ai l’impression d’être un zombie durant les 3 heures qui suivent les courses. Ça vient peut être aussi de mon matériel.

Dim : Un petit mot sur cette saison ?

Chris : J’ai beaucoup aimé le championnat GT1, bonne ambiance, bons pilotes et très bonne organisation.

 

023Dim : Quel est ton (ou tes) meilleur(s) souvenir(s) en SimRacing ?

Chris : Ça doit dater de 2007 ou 2008. Les championnats GTR avec David Lespes, Laurent « Lombric », Christophe Bertrand, Pascale Réautey et d’autres. Et la F3 avec les mêmes + Richard, son frère, toi Dim et Chris Galleron. On était plus de 10 pilotes à jouer la gagne. Il y avait de l’ambiance sur le chat et sur TS après les courses.
J’ajouterais les championnats de F3 avec les pilotes G.R., le niveau était très élevé. On ne s’ennuyait pas, que ce soit en piste ou sur le forum.
Depuis, j’ai un peu décroché en termes de communication avec les pilotes. Surtout par choix parce que ça prend du temps et aussi parce j’ai du mal avec la communication virtuelle. Je préfère le concret, les discussions en face à face. Et autour d’un verre, c’est encore mieux.

Dim : Quelles sont, d'après toi, les grandes qualités que doivent posséder les pilotes automobiles et les SimRacers par extension ?

Chris : Le respect des autres, la rapidité et la constance. Tous les pilotes qui font un peu de travail sont capables de rouler dans les 107 % du pilote le plus rapide. Préparer les courses, c’est comme dans tous les métiers : il faut être méthodique et organisé.

Dim : Je sais que tu as souvent sauté le pas du virtuel vers le réel, peux-tu faire un parallèle entre le virtuel et le réel ?

Chris : Souvent est un grand mot. Je n’ai pas vraiment fait beaucoup de courses réelles, mais c’est quelque chose qui va se faire en 2012.

Dim : Quelles sont tes expériences réelles, sur quel circuit ?

Chris : Un stage d’une journée dans une Formule 3.5 sur le circuit Icar, à Mirabel au Canada. Vidéo disponible sur youtube :

 

 

Et 70 tours avec un kart de compétition.

Dim : Et dans l'avenir (SimRacing et réel) ?

Chris : Je viens d’acheter un kart de winner pour pas cher. L’ancien propriétaire a participé au championnat du monde de Kart à Al Ain en novembre dernier et a terminé 8è.
À court terme, je vais participer à des courses de karting en club pour me former. Ensuite, si je me sens capable de me battre avec des pilotes de milieu de tableau, je vais participer à quelques courses du championnat de l’est canadien de Karting rotax.
Mon objectif, d’ici 5 ans, est de participer aux courses de F1600 en lever de rideau de la course de F1 à Montréal. J’ai pu assister aux courses de l’an dernier et il y avait de l’action. C’est quelque chose de réalisable... avec de l’argent.

Dim : Merci, Chris, un petit mot de la fin pour les lecteurs de ce blog qui, je le sais, seront ravis que tu partages avec eux ton expérience ?

Chris : Quand j’étais ado, je rêvais de faire des courses de kart, mes parents ne pouvaient pas vraiment m’aider et la piste la plus proche était à 80 km. 18 ans plus tard, j’ai les moyens de le faire, le rêve devient réalité. Certains rêves sont réalisables, il faut travailler pour y arriver, ne jamais baisser les bras et ne pas attendre qu’il soit trop tard.
Il vaut mieux pouvoir se dire « j’ai essayé, j’ai aimé, je n’ai pas aimé » plutôt que « si j’avais su, si j’avais été moins feignant ou moins fêtard… ».
J’espère que ce message servira à d’autres futurs pilotes.
Parce qu’aucun simulateur n’égale le réel…

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commentaires

D
<br /> Ils sont courageux nos amis canadiens désireux de courir avec les francophones de l'autre bout de l'atlantique !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> @Patrick: très bonnes ces interviews !<br />
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P
<br /> Alain, alias Joker, qui roule avec nous en V8 sur GSC est aussi au Quebec. Il travail de 6h a 14h chez Pepsi et arrive pile pour la course de 20h45.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> En parlant d'interview, j'ai interviewé la plupart des pilotes du championnat V8 justement.<br /> <br /> <br /> C'est sympa, ca essaye d'etre drole, et ca donne l'occasion de mieux se connaitre.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Le lien : http://sim-racing-evolution.fr/forum/viewforum.php?f=90<br /> <br /> <br /> Il y a 7 series de 4 ou 5 interviews.<br />
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K
<br /> Je ne le connais pas mais il à l'air rapide... et surtout très motivé. Comment fait-il pour jouer à midi ?<br />
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P
<br /> Très sympa :)<br />
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P
<br /> Sympa l'interview.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> On attend Chris sur GSC si ca le branche.<br />
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