Si je devais désigner un pilote qui a marqué ma génération, c'est sans hésitation que ma pensée irait vers celui qui a été affublé du qualificatif surnaturel de "magic", celui qui eut un pilotage non moins surnaturel, j'ai nommé le grand Ayrton Senna.
Si je devais me replonger dans mon incertaine mémoire, je dirais que mon chauvinisme d'adolescent a souvent voulu privilégier celui que l'on a considéré comme son principal adversaire. Au plus fort de la formidable bataille Senna / Prost, Alain donnait à la France, par l'intermédiaire de la F1, les lettres de noblesse qu'elle n'avait pas encore connues. Je ne pouvais cependant pas retirer une chose à Ayrton, il était l'un des, sinon le, meilleurs pilotes du plateau. Je vous renvois, vers la vidéo, très connue et disponible, du maître se qualifiant sur le circuit de Monaco en 1991 (si ma mémoire est bonne) dans un tour d'anthologie.
J'ai encore, profondément encré dans ma mémoire, cette journée du 1er mai 1994, Roland Ratzenberger avait pourtant sinistrement sonné la sonnette d'alarme lors des essais de ce Grand Prix d'Imola. Derrière mon petit écran, entrecoupée par de lugubres publicités, j'ai assité à la disparition de l'un des plus "grands" pilotes de tous les temps... J'ai gardé une vive émotion qui a duré plusieurs semaines et qui s'étale encore aujourd'hui...
il y a quelques jours, au hasard de mes navigations sur Internet, j'ai retrouvé une vidéo qui n'a jamais quitté mon disque dur depuis que j'ai un P.C. J'adore cette vidéo pour plusieurs raisons. Parce qu'elle me rappelle au bon souvenir du pilote, parce qu'elle est "kitsch" à souhait, parce qu'elle montre Senna dans une posture où l'on a eu très peu l'occasion de le voir finalement, ... parce qu'elle m'emplit toujours d'émotion.
Sur le circuit de Suzuka, aux commandes d'une Honda NSX, l'un des "supercars" de l'époque, le pilote semble s'amuser avec une étonnante facilité. Notez que, vu de l'extérieur, il n'amuse pas tant la gallerie que cela. J'adore, moi, ce petit geste, pour s'essuyer les mains pendant la pause entre les virages...
Je profite de l'élan pour vous remettre une couche de NSX. Là, c'est intéressant, conduite à droite, talon-pointe (en mocassin !), ... on peut y voir, de plus, une des caractéristiques propre à son pilotage.
Dans ma mémoire, comme dans celle de l'histoire de l'automobile, Magic est désormais devenu immortel confortant, in-fine, ce surnom qu'on lui a prêté.