Le film Grand Prix est sorti, il y a quelques mois, en version Blu-ray, l'occasion pour les passionnés, comme moi, de redécouvrir les magnifiques images de ce long métrage, quasi documentaire, sur la Formule 1 de la fin des années 60.
J'ai cherché pendant longtemps un angle d'approche pour vous présenter Grand Prix, je n'y suis pas parvenu... Qu'à cela ne tienne, Fraco, un fidèle lecteur The Racing Line, en a réalisé un très bon "pitch" qui colle parfaitement bien avec mon point de vue. C'est avec sa permission, qu'il en soit remercié, que je me permets d'insérer ses mots dans la suite de ce billet.
Fraco pour The Racing Line
Ce film est loin d'être un chef d’œuvre. Le scénario est inexistant, Montand pas très inspiré, il a pris de gros risques sur des prises de vue réelles, dont un accident au Casino de Monaco qui
aurait pu tourner au drame (à la fameuse bosse de la descente) qui lui ont laissé un goût amer et a même gâché le reste du tournage. Le film a coûté cher et n'a pas connu de succès en salle
(mauvaises critiques de l'époque), bref, passez votre chemin si vous êtes cinéphiles avertis.
Par contre, il ravira tous les amateurs de F1 historiques, ça c'est sûr. Le film est d'ailleurs plus un documentaire un peu frime (pour l'époque) où Montand croise toutes les stars du paddock
d'alors. Les scènes de courses sont fabuleuses, servies par des moyens techniques encore jamais vues (caméras fixées sur les châssis) et ce qui fait tout l'interêt du film: le montage, assez
novateur pour l'époque. Il est vif, moderne, les scènes de courses sont très vivantes. Le fameux générique de début est culte et a été repris mainte fois dans le cinéma par des pointures comme
Tarantino ou les réalisateurs des James Bond. Ce générique fabuleux est de Saul Bass, pour la photographie et les prises de vues novatrices, il s'agit du travail de Lionel Lindon, qui a également
bossé sur Le Mans de Steeve Mc Queen. Son travail a été récompensé par des Oscars.
Comme Le Mans, il s'agit bien plus d'un documentaire romancé qu'autre chose, avec plus ou moins de réussite d'un point de vue narratif (les scènes hors-courses sont vraiment pénibles et
nian-nian...), mais les passionnés de bagnoles y trouvent leur compte.
Je ne résiste pas à coller ici le générique de début, pur chef d’œuvre formel et esthétique signé Saul Bass qui influencera bien du monde. Faites attention à chaque image, c'est du super-boulot,
très moderne pour l'époque. Alternance rytmée de gros plans, de mosaïques, de plan larges, la nouvelle vague n'est pas loin! Un vrai vidéo-clip!
Liens :
> Grand Prix en Blu-ray sur Amazon.fr 14,99€ (les documentaires supplémentaires sont excellents)