3 octobre 2009 6 03 /10 /octobre /2009 18:10
J'ai décidé de vous livrer une série de  témoignages de quelques SimRacers pour vous donner une idée d'où ils viennent ces fous furieux du volant en plastique, ces pilotes de salon en chaussette, pour qu'ils puissent nous faire partager leur vision du SimRacing mais aussi comment ils pratiquent et vivent leur passion au quotidien.

Pour cette première, nous avons le privilège de commencer par Chris Galleron qui est un vrai grand passionné de SimRacing, un pur et dur, un pionnier aussi. Très performant SimRacer, il écume les pistes virtuelles depuis de nombreuses années. Il a été plusieurs fois Président de la FFSCA et fondateur de cette association loi 1901qui assure la promotion du SimRacing (une première en France).

J'ai vu Chris, en personne, pour la première fois lors d'une rencontre LAN en 2001 (ça ne nous rajeunit pas...). J'ai alors été effaré de la vitesse avec laquelle, sans entraînement, il pouvait découvrir un circuit et battre tout le monde à la régulière. De cette furtive rencontre est née une amitié réelle, sincère et profonde. Il était de l'équipage d'Endurance Karting décrite sur ce blog et de plein d'autres histoires de la vie réelle qu'il serait long d'évoquer ici. Chris c'est vrai et une véritable "teigne" sur les pistes, tant virtuelles que réelles, mais c'est aussi et avant tout un gars vraiment très bien dans la vie et qu'il me plaît de compter parmi mes meilleurs amis. 

Dim : Bonjour Chris, je te connais très bien mais, pour les lecteurs de "The Racing Line", pourrais-tu te présenter, toi, ta famille, ton boulot, ... ?


Chris : C'est assez compliqué car je mène une double vie. Je suis pilote de course dans le virtuel. En dehors de cet espace, je mène une vie normale. J'ai bientôt 40 ans , pacsé avec ma compagne. Nous avons 2 enfants, une fille de 8 ans et un garçon de 6 ans. Nous avons la chance de vivre en Saône et Loire à la campagne dans un endroit délicieux pour toute la famille mais aussi pour notre chien, nos chats, nos poules et nos oies... Ah oui j'ai aussi un boulot, je bosse comme éducateur en secteur justice depuis une quinzaine d'année. J'interviens auprès d'un public majeur et soumis à des condamnations par la Justice (délits et crimes). Mon boulot se situe à un double niveau, il consiste d'abord à fournir aux juges les éléments d'appréciation nécessaires en termes sociaux, criminologiques et psychologiques afin qu'ils puissent les prendre en considération dans leurs décisions. Ensuite,  je suis souvent chargé de travailler avec ces personnes dans un travail éducatif afin d'essayer de réduire au maximum les risques de récidive...

Dim : D'où te vient la passion du Sport Automobile ?

Chris : C'est encore une énigme aujourd'hui. Mon père était pilote mais d'avions. J'aurais peut être pu m'animer de passion pour les engins volants mais j'ai rapidement constaté dès l'âge de  7/8 ans que j'avais chopé deux sales virus, ceux de la course et de la compétition. Je ne suis pas encore sevré aujourd'hui. J'ai fais de la course en Athlétisme, puis en cyclisme, en moto. Bref, dès qu'il y a une ligne de départ et une ligne d'arrivée, je monte de suite en température et l'adrénaline me gagne. C'est plus fort que moi. Docteur qu'est ce que je peux faire ?
Pour en revenir au sport auto puisque c'est la question, j'ai commencé à regarder la F1 très jeune et je n'ai quasiment plus raté un Grand Prix. Mes premier souvenirs précis remontent à 1980 ou je regardais Rosberg, Piquet, Laffite, Reutemann, Patrese, etc... Y avait beaucoup de Français à cette époque là.

Dim : Quelles sont tes expériences réelles ?

Chris : Très peu en fait. Je n'étais pas dans un milieu en rapport de près ou de loin avec la course auto donc il y avait une barrière que je n'ai pas pu ou pas su franchir. J'ai du monter sur un karting avec les copains de la Fédé (NDLR : la FFSCA) vers l'âge d'une trentaine d'année. Forcément, ça m'a plus et j'en refais assez souvent maintenant pour le plaisir. Je pense m'offrir un stage de Formule 3 bientôt et peut être l'achat d'un karting plus tard, c'est surtout une question de temps disponible maintenant.

Dim : Comment as-tu découvert la simulation automobile ?

Chris : Tout m'y destinait assez logiquement sachant que j'étais bien branché informatique. J'ai dû avoir tous les jeux de course successivement sur les bécanes que j'ai possédées (de la console vidéopac ouais ca date ) au PC en passant par les ST et Amigas. Tout le monde connait les titres les  plus marquants avant l'arrivée de GPL, la série des GP de Geoff Grammnond (hum 1995 et grand prix 2) puis la révélation de Indy 500 sur Amiga. Gros trip aussi sur Indycar 2.

Dim : Peux-tu faire un parallèle entre le réel et le virtuel ?

Chris : Non, je peux plutôt faire un parallèle entre le virtuel et le réel ce qui est légèrement différent dans la chronologie des expériences. Après avoir limé en long et en large les simus, j'ai trouvé mon adaptation sur le Karting relativement aisée en ce qui concerne les trajectoires, les freinages, l'anticipation, le contre braquage etc. Cette adaptation a je pense été facilitée par l'expérience simu qui m'a rendu certains réflexes assez instinctifs. Maintenant je ne peux en dire plus, la grosse différence vient des sensations physiques et du risque physique, qui là est bien réel.

Dim : Et le SimRacing associé au Online, comment est-il rentré dans ta vie ?

Chris : C'est surtout quand j'ai eu Internet que je m'y suis mis. Je jouais déjà à Grand Prix Legends mais en 2000 j'ai eu ma connexion internet 56K et j'ai découvert l'univers VROC et les courses online. Une époque pionnière ou les conditions étaient loin d'être celle d'aujourd'hui, tant en terme de connexion, de matériel et d'environnement. Mais l'excitation était à son comble et il n'était pas rare de finir une soirée en découvrant l'horloge à 4 H 00 du matin. Puis cela a très tôt été l'inscription aux championnats, d'abord à la défunte FFGPL puis à la LFGPL.

Dim : La FFSCA, qu'a-t-elle représenté et que représente-t-elle encore pour toi ?

Chris : Elle représente une belle idée qu'on a pu concrétiser rapidement grâce aux envies communes et au travail des membres fondateurs. La FFSCA n'est pas arrivée par hasard et elle s'est fondée en partie sur l'exemple du travail fourni par la communauté GPL de l'époque (merci et bravo à François Houte pour le site LFGPL). D'autres structures dont certaines célèbres existaient bien avant mais j'aime rappeler que la FFSCA est la première structure de Simracing légalement déclarée et créée au monde. J'entends ainsi l'envie d'aller rapidement « plus vite plus loin et plus fort » dans l'organisation et le développement de notre passion. Je suis très heureux de constater que la FFSCA continue son chemin encore aujourd'hui dans l'esprit ou elle a commencé, celui d'une participation dynamique, ouverte et associative. J'ai toujours pensé que personne mieux que des passionnés ne pouvait apporter autant de plaisir qu'à d'autres passionnés. Ça c'est pour la partie émergée de l'iceberg parce que derrière il y a quand même beaucoup de travail et que cette partie invisible pour le membre est difficile et couteuse en terme de temps pour les bénévoles actifs qui ne sont jamais assez nombreux. La FFSCA mériterait d'avoir aujourd'hui un peu plus de moyens humains et financiers pour continuer à se développer.

Dim : Question plus terre à terre, quel est ton matériel (PC, volant, cockpit, etc.) ?

Chris : J'ai longtemps piloté sur GPL et Nascar avec un mini joystick associé à un pédalier logitech première génération. J'étais un peu considéré comme un ovni car je crois que j'étais le seul à adopter ce mix. Je suis seulement passé au volant avec rFactor. J'ai d'abord eu un momo rouge puis je suis passé au G25, dont je suis très satisfait.
Je n'ai pas de cockpit mais j'ai la chance de partir souvent en démo avec MobSim dont je connais bien le cockpit, je profite donc du haut de gamme très souvent et c'est une réel bonheur.

Dim : Comment pourrais-tu définir ton style de pilotage, ton comportement en peloton ?

Chris : Ma foi c'est plutôt aux autres qu'il faudrait poser la question. Difficile de définir son style personnel, j'essaie simplement d'être à fond tout le temps... Pour le comportement, j'essaie d'être le plus propre possible dans mes dépassements et j'ouvre la porte quand on me dépasse correctement. En dehors de ces situations, ça peut être chaud...

Dim : Comment abordes-tu la préparation d'une course : la recherche de performance, de régularité, ... ?

Chris : Là c'est clair je suis toujours pour la performance.

Dim : Et les réglages ?

Chris : Je m'y mets peu a peu depuis rFactor mais je n'ai pas de génie particulier dans les réglages alors il me faut un peu de temps pour tester et améliorer et le temps est ce qui nous manque le plus à tous. Par contre ça m'a permis de découvrir les types de réglages qui collent le plus avec mon pilotage et çà c'est intéressant.

Dim : Dans quels championnats cours-tu en 2009 ?

Chris : simplement en F3 parce je n'ai pas le temps pour autre chose et que j'aime les pilotes, les organisateurs, la qualité de l'ensemble et que surtout j'ai des affinités prioritaires avec la monoplace en général.

Dim : Un petit mot sur cette saison ?

Chris : Un peu à l'image de toutes mes saisons. Assez irrégulier dans mes résultats. Souvent absent par manque de temps. Inaptitude notoire (un mix entre la poisse et l'absence de clairvoyance) à éviter les embrouilles.

Dim : Quel est ton (ou tes) meilleur(s) souvenir(s) en SimRacing ?

Chris : Je crois que chaque course et chaque training a son lot d'excitation mais il y a effectivement des moments particulièrement marquants dans la carrière d'un pilote virtuel. J'ai des souvenirs précis de ma première course dans la prestigieuse ligue GPL masters of GPL. J'avais pris le départ au volant d'une Honda avec une vraie trouille de jouer dans la cours des grands (parce tous les pilotes de renom se retrouvaient sur cette ligue). J'avais explosé le moteur au 83 ième tour et à une bien modeste position mais quel bonheur et quel pied d'être présent sur cette course. Je me rappelle aussi d'une belle course gagnée à la LFGPL à Rouen devant toi Dim d'ailleurs je crois, avec des tours réguliers à coups de 1:54.3x (NDLR : je confirme, une course passionnante, je croyais là prendre ma première victoire officielle en SimRacing, dans la division reine, c'était en 2002). De très beaux souvenirs aussi dans les courses rFactor de F1 79 avec une course à Silverstone et une baston infernale avec Chris Héront en Renault contre moi en Ferrari. J'ai finis au bac à sable mais je me souviens de multiples dépassements de part et d'autres. Enfin, pas mal de bons souvenirs aussi en F3 et sur tous les circuits en ville. Les rares victoires acquises dans ce championnat de haute volée sont une fierté car il faut transpirer pour les avoir.

Dim : Quelles sont, d'après toi, les grandes qualités que doivent posséder les pilotes automobiles et les SimRacers par extension ?

Chris : Sur le plan pur du pilotage (en dehors des considération techniques,réglages, etc.. ) je dirais :

Confiance, Concentration, Talent et Adrénaline.

Dim : Un peu d'actualité pour finir, suite à un empêchement de Yves Placais, tu t'es spontanément proposé pour participer à mes côté à la course d'endurance 1000 Km de Monza sur le Mod Endurance Series rFactor. Tu n'es pas un habitué de ce genre d'épreuve, alors pourquoi cette décision ?

Chris : 2010 sera pour moi une année avec plus de possibilités en terme de Simracing. J'ai donc envie de tester de nouvelles disciplines et de nouvelles simus. J'ai trouvé cet open et cette série très porteuse. Le système de changement de pilote en ligne est quelque chose de vraiment énorme pour le futur du Simracing en terme d'endurance. Donc j'y serai et en plus à tes cotés donc le plaisir sera au rendez vous surtout les fesses assises sur 630 chevaux.

Dim : Merci, Chris, je pense que nous allons bien nous amuser lors de cette épreuve, un petit mot de la fin pour les lecteurs de ce blog ?

Chris : Simplement un merci à toi pour tenir ce blog aussi actif et intéressant. Je suis devenu un fervent lecteur. Les interviews de pilotes je trouve ça très intéressant car personne n'a le même ressenti ni la même façon d'aborder le simracing. J'espère donc avoir d'autres pilotes qui vont se dévoiler.

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commentaires

D
<br /> Oh mais non heu... nous ne sommes pas des joueurs mais des pilotes... en chaussette <br /> <br /> Blague à part, j'aime bien ton analyse car elle n'est sans doute pas très loin de la vérité.<br /> <br /> <br />
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K
<br /> Bien cette petite interview. J'en ai également sur mon blog (et d'autres à venir) mais dans un autre style, enfin qui parle d'autre chose.<br /> <br /> L'impression qui s'en dégage (pour moi) c'est qu'il semble te ressembler beaucoup Dim. J'ai le sentiment que vous étiez deux excellents joueurs jadis (oups désolé) et que la vie réelle à pris le<br /> dessus ces derniers temps et que ce dernier vous manque pour assouvir votre passion et que les résultats s'en font ressentir.<br /> <br /> En conclusion: si tu veux jouer les premières places, prend le temps de jouer sinon relativise et prend du plaisir à simplement jouer ©<br /> <br /> PS: la dernière phrase est copyright <br /> <br /> <br />
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