Bon, c'est une bonne avancée, la Petite démarre mais malheureusement elle ne tourne pas rond, c'est le moins que l'on puisse dire...
De retour chez moi, je suspecte un problème d'allumage. C'est un des rares endroits de la motorisation que je n'ai pas vérifié.
J'ai aussi pu faire une erreur lors de mes interventions. Une des premières choses à retenir en mécanique automobile, je crois, c'est de se remettre en cause soi-même, pour commencer.
J'ai toujours le PET à portée de main, les plus fins observateurs auront constaté qu'il est associé à un cahier. J'y consigne ce que j'apprends au fur et à mesure, le détail de mes interventions, le référencement des pièces. J'y dessine des schémas pour me faciliter le remontage et... j'y note également, parfois, mes états d'âme....
Alors je replonge dans ces notes, tout me paraît correct à une exception près !
Je fais mention par deux fois d'une toute petite durite...
Je l'évoque une première fois lorsque j'ai récupéré la Petite, cette fameuse durite n'était pas branchée à une extrémité. Étant loin de bien connaître ce moteur, il m'avait fallu un temps certain (c'est rien de le dire) pour comprendre à quoi elle servait et où elle pouvaient se relier.
Maintenant je le sais, il s'agit d'une durite dite de dépression qui relie le collecteur d'admission de carburant à l'allumeur. Elle permet à l'allumage de se décaler en fonction du régime moteur.
Je la mentionne une seconde fois alors que je dépose les injecteurs. Elle est dans le passage, elle ne tient pas, se balade (elle m'énerve quoi !). Alors je l'ai débranchée complètement et l'ai mise de côté.
Erreur car... je ne l'ai jamais rebranchée par la suite !
Je doute très sincèrement à ce stade qu'elle puisse, à elle seule, provoquer les dysfonctionnements constatés. Pourtant, c'est une bonne candidate puisqu'elle assure une relation entre l'injection et l'allumage.
Pour en avoir le cœur net, une seule solution, je file à l'atelier !
Cette pièce n'est pas en bon état, c'est pour cela qu'elle ne tenait pas en place. Je rogne un peu de matière de chaque côté puis la rebranche correctement aux deux extrémités.
Voilà ! Pour ceux qui chercheraient à l'identifier, c'est le tuyau mi-plastique, mi-tresse qui va de l'allumeur (le truc orange en haut à gauche) au gros collecteur au centre de la photo. M'voyez ?
J'en profite pour vérifier le serrage des bougies, on ne sait jamais.
Mais, je n'y crois toujours pas... et pourtant...
Non seulement la Petite démarre correctement mais en plus elle tient le ralenti !
Les oreilles les plus averties entendrons un claquement assez important. Je n'en suis pas inquiet, s'agissant d'un moteur qui n'a pas tourné depuis longtemps, très longtemps, il me paraît normal que les culbuteurs se manifestent ainsi, le temps que l'huile, mise à bonne température, puisse circuler correctement et partout.
En dehors de cela, il fait un plutôt beau bruit ce modeste 4 cylindres, je trouve...
On peut dire qu'elle a du pot, la Petite ! Elle qui aurait pu terminer au broyeur...
Après tant de mois d'avancées, c'est vrai mais aussi d'errances, de doutes et parfois même de découragements, je peux vous dire que la charge émotionnelle est importante.
De la joie, de la fierté d'obtenir de ses mains un résultat enfin marquant et puis une grosse pointe de nostalgie également, je suis certain que mon oncle aurait été ravi d'entendre la Petite chanter de nouveau....
A suivre...